La lumière : de nouveaux mécanismes à effet sur le sommeil

Dans cet article nous allons découvrir les nouveaux mécanisme de la lumière ainsi que leurs effets sur le sommeil. Il s’agit du dernier symposium de la première journée du congrès du sommeil.

Si vous souhaitez améliorer votre hygiène de sommeil vous pouvez relevez nos défis hebdomadaires.

Introduction sur le thème de la lumière

Pierre-Alexis Geoffroy nous présente les différentes intervention de ce symposium ainsi que les intervenants.

  • La sensibilité des photorécepteurs est rythmique chez l’humain : quelles conséquences ?
  • Privation de sommeil et environnement lumineux : preuves de concept d’un impact important
  • Une lumière d’espoir dans la dépression

La sensibilité des photorécepteurs est rythmique chez l’humain : quelles conséquences ?

Lumière

Claude Gronfier souhaite nous présenter au travers de différentes études l’importance de la lumière. Il commence par définir le cycle circadien comme une activité rythmique endogène proche de 24h. Certains ont un cycle différent ce qui peut donner différentes catégories de personnes comme les couche tard lève tard, ou les couche tôt lève tôt. La lumière est le principale synchroniseur de l’horloge et s’effectue par la rétine. Lorsque cette synchronisation est bien réalisée cela permet l’expression de rythme au bon moment. La mélatonine doit être élevée pendant la nuit et la température doit chuter pour un sommeil de bonne qualité.

La courbe de réponse de phase à la lumière

L’exposition à la lumière n’a pas les mêmes effets en fonction de l’heure à laquelle on est exposé. Entre 17h et 5h du matin l’exposition retarde l’horloge. Par contre entre 5h du matin et 17h la lumière avance l’horloge. On a longtemps pensé que la synchronisation se faisait pas les cônes et bâtonnets (structure visuelles). Mais on sait maintenant qu’elle passe principalement par la mélanopsine (structures non visuelles).

La lumière active un réseau complexe de structures cérébrales

La lumière ne fait pas que synchroniser l’horloge circadienne mais elle active ou inhibe un certain nombre de fonction cérébrales. Ces effets sont soit indirects, en synchronisant l’horloge circadienne qui va synchroniser des fonctions. Ou soit des effets directs en allant activer u inhiber d’autres fonctions cérébrales.

La rapidité des effets

Contrairement à ce que l’on pensait les effets de la lumière sont très rapides. On obtient une réponse maximale au bout de 2 à 5 min avec une exposition à 200-300 Lux (lumière d’intérieur). Même un exposition à plus faible intensité telle que écran, tablette ou smartphone, entraine une diminution de mélatonine. Le pic d’effet à la lumière se situe entre 9 et 10h30 du matin selon le type de lumière (bleu ou rouge). C’est donc à ces horaires que l’ont sera plus sensible à ses effets, et qu’il faudra s’y exposer pour synchroniser son horloge circadienne.

Claude Gronfier précise à la fin de sa présentation en répondant aux questions des auditeurs, que le fait d’être un couche tard lève tard, ou couche tôt lève tôt est en grande partie dû à la génétique. Cependant une mauvaise hygiène de sommeil peut venir influencer ce paramètre.

Privation de sommeil et environnement lumineux preuves de concept d’un impact important

lumière et privation sommeil

Après cela Patrice Bourgin nous présente les enjeux de la privation de sommeil et de la surexposition lumineuse.

Exposition lumineuse et privation de sommeil : bénéfice / risque

Une exposition à une source lumineuse en fin de poste ou lors de la nécessité de conduite automobile après une privation de sommeil peut augmenter les capacités d’éveil. Cela peut limiter le risque d’accident. Cependant le risque est de perturber fortement le cycle circadien.

Présentation du protocole expérimental chez l’homme

16 sujets saints sont séparés en deux groupes. Chaque personne passe une nuit normal puis est privé de sommeil pendant 40h. L’un des deux groupes est exposé à une lumière blanche enrichie en bleu de 250 Lux de manière régulière tout au long de la privation de sommeil. Tandis que l’autre groupe, le groupe témoin, est exposé à une lumière tamisée inférieur à 8 Lux.

Les résultats

En début d’exposition on constate une nette différence de la réponse homéostasique entre le groupe exposé et le groupe non exposé. C’est encore plus marqué à la fin des 4 minutes d’expositions à la lumière blanche enrichie en bleu. Le groupe exposé à cette lumière présente une réponse homéostasique de 50 % inférieur par rapport au groupe exposé à la lumière tamisée. C’est-à-dire qu’ils ont beaucoup moins besoin de dormir malgré la privation de sommeil.

Conclusion

Les interactions sont complexes entre les effets de la lumière et les conséquences de la privation de sommeil. Il peut y avoir des effets immédiats pour lutter contre les effets néfastes de la privation. Mais il y a aussi des effets directs circadiens prolongés avec risque de décaler les rythmes circadiens. De même des effets sur le processus de régulation homéostasique du sommeil. C’est-à-dire le besoin en sommeil en fonction du temps resté éveillé. Il faudra donc bien évaluer le bénéfice/risque et adapter l’éclairage et l’exposition à la lumière en fonction des cas.

Une lumière d’espoir dans la dépression

Lumière dépression

Pierre-Alexis Geoffroy commence sa présentation par une définition de le dépression. C’est quelque chose de très fréquent et 1 personne sur 5 souffrira un jour dans sa vie d’un épisode dépressif caractérisé. De même, les plaintes de sommeil font partie des caractéristiques dans 90 % des cas. Le traitement actuel est la prescription d’antidépresseur.

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La luminothérapie pour lutter contre la dépression

Avec d’autres collègues européens il souhaite que la luminothérapie soit intégré dans la gestion thérapeutique de la dépression. Il présente l’historique des soins par la lumière et cela ne date pas d’hier. Ce sont les neurosciences qui l’on vraiment remis au gout du jour en montrant que la modification des rythmes biologiques pouvait avoir des effets antidépresseurs. A condition d’administrer la lumière au bon moment pour ne pas reculer ou avancer le rythme, comme nous l’avons vu précédemment. Cela doit être personnalisé en fonction du chrono type du patient.

Luminothérapie VS antidépresseur

Une des raisons pour laquelle la luminothérapie ne fait pas parti du traitement de référence est que les professionnels de santé veulent des études comparatives au traitement de référence car ils ne veulent pas courir le risque d’une perte d’efficacité pour leur patient. Pierre-Alexis Geoffroy présente donc plusieurs études qui comparent les effets de la luminothérapie au traitement de référence, les antidépresseurs.

Une étude Canadienne

Il présente une étude Canadienne de la dépression unipolaire non-saisonnière. La thérapie qui présente les meilleurs résultats à 8 semaines de traitement est le traitement combiné de Fluoxétine et de luminothérapie. Arrive en deuxième position la luminothérapie seule. Troisièmement le traitement Fluoxétine seul. Et en dernière position le placebo.

Conclusion

La luminothérapie a des effets comparables au traitement de référence. Elle traite aussi les anomalies des rythmes circadiens et il y a un réel intérêt à la combiner avec le traitement de référence en cas de symptômes sévères. Il y a toutefois des effets secondaires à la luminothérapie comme par exemple un décalage des rythmes biologiques si mal utilisée. A ne pas utiliser en cas de rétinopathie non plus.

C’est également un dispositif coûteux non remboursé. Mais cela vient du fait que ce sont aux fabricants de lampe de déposer les demandes de remboursements. Ils doivent justifier d’études et cela demande un investissement financier très important. Et pour la plupart ce sont des petites structures n’ayant pas les moyens de BIGpharma à leur disposition.

Conclusion générale sur la lumière

La lumière peut s’avérer tout aussi dangereuse qu’efficace tout dépend du moment de l’exposition. Il convient de bien déterminer son chrono type afin de savoir à quel moment il faut s’y exposer pour être en forme la journée. Mais aussi à quel moment réduire son exposition afin de ne pas inhiber la production de mélatonine, indispensable à un bon sommeil.

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